Paris est une ville qui réserve
décidemment beaucoup de surprises. Chaque jour, qu’il fasse un merveilleux ciel
bleu comme c’est le cas ces derniers jours, ou que l’horizon se transforme en
son célèbre Gris Souris, nous nous rappelons à quel point nous avons de la
chance de pouvoir y habiter. A chaque coin de rue, toujours une surprise ;
un nouveau café, une nouvelle boutique,
une nouvelle galerie, une nouvelle énergie qui ouvre ses portes, nous
invitant à de nouvelles découvertes sensorielles. Et cette semaine, c’est du monde de l’art que nous vient
cette énergie vibrante et créatrice ; et plus précisément d’une galerie
d’art – l’Opéra Gallery.
Nom qui devrait sans doute
évoquer tout un univers un certain d’entre vous, tant l’aura de celle-ci a
grandit au fil des années et de son développement parisien et même
international. En effet, depuis une vingtaine d’année, Opéra Gallery, grâce à une sélection riche et pointue a su devenir
un acteur incontournable du monde de l’art contemporain, réunissant un fond d’œuvres aussi éclectique que
remarquables, rassemblant les signatures emblématiques du XXème siècle et
d’autres parmi les plus prometteuses de notre époque.
Une aventure construite
pas à pas par Gilles Dyan, son
directeur artistique, faisant au fil des années d’Opéra Gallery un réseau international
de 12 galeries sur 4 continents, de Paris à New York en passant par Londres,
Genève et Hong Kong ou encore Miami et Dubaï offrant à une clientèle composée de collectionneurs fortunés du monde entier
un catalogue unique d’œuvres et d’artistes, des toiles de maitres modernes tels que Pablo Picasso, Marc Chagall,
Bernard Buffet, Henri Matisse, Alexander Calder ou Andy Warhol - pour ne
nommer qu’eux - jusqu’aux œuvres d’artistes contemporains tels que Marc Quinn,
Yayoi Kusama, Yue Minjun, David Mach, Gérard Rancinan, Lita Cabellut, Joe
Black, entre autres.
Et c’est à Paris, en plein cœur
du Triangle d’Or, plus habitué au scintillement des maisons de mode qu’à la
discrétion feutrée du monde de l’art, plus précisément au 62 rue du Faubourg Saint-Honoré, que vient d’ouvrir le nouvel
espace Opéra Gallery, investissant l’un des lieux mythiques du quartier qui a
accueillit, sous son sublime escalier Art Déco, au fil des décennies, les
vaisseaux amiraux de Versace ou John Richmond avant de quitter l’univers de la
mode pour investir celui plus pérenne de l’art.
Un « cabinet de curiosités
contemporain » qui présente sur les même cimaises, dans une correspondance éclairée,
maitres et talents émergents, courants et générations, matières et couleurs.
Mélange extravagant pour certains, lecture bienvenue pour d’autres, l’art ici
n’est plus une histoire d’Écoles, de mouvements artistiques, de mediums, mais
bien celle de la découverte, de coups de cœur, de rapports improbables réussis.
Un véritable parcours patrimonial inédit offert à la contemplation, à la
collection.
Et pour cette première exposition
au public, Gilles Dayan a souhaité sortir des sentiers battus. Ainsi, au fil de
notre déambulation artistique, nous nous retrouvons confronté aux personnages
farceurs ou bagarreurs de Robert Combas et à l’esthétique vibrante de Lita
Cabellut, aux conversations intimes entre le
« Folklore Planétaire » de Victor Vasarely et la mosaïque de ready-mades
de Joe Black, au voisinage exaltant entre la schématisation bienheureuse d’André
Brasilier et les nuances toutes contrastées, entre ombre et lumière, de Pierre
Soulages.
Que dire enfin des œuvres de
la fascinante et inclassable Yayoi Kusama, hors du temps, séduite par la
modestie généreuse et la robustesse de citrouilles hallucinogènes, dans
lesquelles elle en tire une forme d’autoportrait. Que dire encore de Gérard Rancinan qui fait de la photographie
un instrument de la pensée, témoin éveillé des métamorphoses de notre Humanité.
Quelle merveille, quel luxe
artistique de pouvoir se promener entouré
d’une sélection de certaines de œuvres contemporaines les plus iconiques de
notre époque. Peintures, sculptures, photographies, design... autant
d’artistes, d’œuvres, de pluralités de regards, de propositions qui nous
questionnent, nous interrogent, nous soumettent à un imaginaire infini, faisant ainsi d’Opéra Gallery l’un des plus
beaux espaces parisien réservé à l’art contemporain. A découvrir sans plus
tarder !
A.
Opéra Gallery
Exposition - GRAND
OPENING
62, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Du lundi au samedi
10h - 19h30, le dimanche 11h - 19h
Voici une
rencontre comme seul la magie du web peut parfois en créer. Tout commence dans
notre ère 3.0 de bloggeurs, par des ajouts d’amis sur Hellocoton, puis des
likes de nos pages Facebook appréciant mutuellement notre travail, et
finalement la rencontre à proprement parlé lors d’un évenement presse et la
possibilité de faire la connaissance de la personne qui « se cache »
derrière l’une des plus jolies plumes actuelles de la toile : Elise
Demozay.
Ses
armes ? Quelques crayons, quelques pinceaux, du rose léger, des verts
tropicaux, un noir profond et surtout un coup de crayon léger et précis alimenté
par une imagination débridée nourrit de voyages aux 4 coins du monde, du cinéma
italien des années 50, de la peinture baroque et des magnifiques paysages de la
Côte Vermeil dont Elise est originaire.
Son
style ? Des avalanches de fleurs entre aquarelle et graphisme, des animaux
pas sauvages pour un sous, et des femmes fondamentalement fortes, associant
féminité et caractère bien trempé ! Le tout sans doute à l’image de cette
jeune illustractrice entre délicatesse et détermination.
Son
travail ? Personnel dans un premier temps, il se professionnalise
rapidement à la sortie de ses études ; magasines et créateurs de mode
tombant petit à petit sous le charme de ses créations débordant de finesse d’une
certaine féminité, sans pour autant
tomber dans une forme de mièvrerie si souvent présente dans le travail d’une
horde d’illustratrices surfant sur la tendance du «Draw it yourself ».
Kenzo, Yves Saint Laurent ou encore Hipanema, la liste des collaborations
signées par Elise Demozay est longue et ne cesse de s’allonger.
Son
expo du moment ? La sienne, que nous avons eu la chance de pouvoir
découvrir au détour d’une ruelle sinueuse du 9ème arrondissement de
Paris, ou l'Assommoir a eu le plaisir de
l’inviter à exposer son travail durant plus d’un mois.
Malheureusement
terminée depuis (les obligations d’un calendrier sont parfois aléatoire), nous
avons eu la chance de capturer quelques une des plus jolies œuvres exposées,
ayant depuis été, pour la plus part d’entre elles, éparpillés aux 4 coins de
France selon les coups de cœur de collectionneurs en devenir, mais aussi de
capturer quelques mots bien choisis (malheureusement parfois un peu couvert par
la musique d’ambiance du lieu – la magie du direct comme on disait à la
télévision à l’époque heureuse des émissions non enregistrées trois jours à
l’avance… ) lors d’une interview qu’Elise a eu la gentillesse de nous
accorder.
Entre une
touchante timidité et une générosité de mots et de création, laissons place à
Elise Demozay pour découvrir un peu plus sur son travail, ses sources
d’inspirations, son amour de l’art et du dessin mais aussi ses projets futurs.
Le printemps est là, le soleil
pointe le bout de son nez et les terrasses se remplissent. Il y de cela encore
deux semaines avant notre escapades Madrilène nous avions fait pour vous un
nouvel OOTD. Nous pensions très fort au soleil mais ce dernier avait décidé ce
jour là de jouer à cache-cache. Un look demi saison fut décidé pour affronter
le temps Gris Souris de Paris.
Tout a commencé avec cette poche Each x Other, véritable coup de cœur de
la saison, elle fut la pièce que j’avais envie de vous faire découvrir
aujourd’hui. Jeune marque de mode fondée par Ilan Delouis et Jenny Mannerheim, dans
l’univers du prêt à porter, proposant un vestiaire mixte masculin féminin, en
référence au mythe de l’âme sœur ; avec pour concept fondateur l’expression
« Art Meets Fashion ». Car
c’est bien de cela qu’i s’agit, des pièces s’inspirant du monde de l’art,
proposant à chaque collection une collaboration avec des artistes ou des
collectifs différents ; transformant pièces de prêt-à-porter et accessoires
en véritables petites oeuvres d’art. Cela faisait déjà une petite saison que
cette ligne devenu identitaire de leur travail, mixant le graphique noir et
blanc sur veau glacé et cuir texturé effet craquelé, me faisait terriblement
envie. Et comme je le dis toujours, il faut parfois savoir succomber.
Quand il fait gris souris dans le
ciel de Paris, le trench est indéniablement de rigueur !Pouvant se porter décontracté ou chic,
il reste l’une des pièces emblématique et indispensable du vestiaire masculin.
Du gris Londonien, aux uniformes militaires en passant par les dressings du
monde entier et les scooters Parisiens, rarement une pièce a été aussi souvent
revisitée, modifiée, fantasmée, par tous les créateurs. Mais il faut parfois
connaître ses classiques et opter indiscutablement pour un Burberry Prorsum. Gabardine de coton impeccable twistée de détails
cuir pour une petite note de sophistication nécessaire, juste ce qu’il faut.
Vous allez me dire que je porte une
nouvelle fois une paire de Skate de chez Céline,
mais impossible de m’en lacer ! En python naturel, sorties lors de la toute
première version lancée par Phoebe Philo,
elles ne me quittent pratiquement plus ; printemps, été, automne, elles
sont enchaînées à mes pieds et je ne veux m’en défaire à aucun prix !
Entre tout cela, mon skinny gris Notify qui ne me quitte plus depuis
quelques mois et un joli petit pull kaki Monoprix.
Car après tout, comme dit le célèbre adage, « En avril, ne te découvre pas d’un fil », et il ne serait pas
raisonnable de me séparer d’un seul des fils de ces jolis cachemires que
j’aime.
Pour finir je voulais vous parler
chapeau. Il s’agit du modèle Sean de
Maison Michel, maison française de
chapellerie qu’il n’est plus nécessaire de présenter. Appartenant, tout comme une
dizaine d’autres unités de productions préservant un savoir faire artisanale, à
la galaxie Chanel, la directrice artistique Leatitia Crahay à la tête de la création ; elle est
indéniablement la maison française de chapeau qui a su coiffer les plus jolies
têtes de la planète mode. M’étant découvert une passion pour les chapeaux
depuis quelques saisons, je vous le conseille, il donnera un côté rock à vos
tenues, si vous souhaitez une touche plus 70’s optez pour le modèle André !
Entre temps le soleil est enfin
arrivé et nous rêvons déjà de sortir nos spartiates et autres chinos clairs,
pensant aux couleurs qui feront notre Printemps et illumineront notre été.
Alors à très vite pour de nouveaux looks tout en couleur !
Alors que l’hystérie de la
Fashion Week s’est terminée depuis presque un petit mois, que journalistes et
acheteurs ont terminés leur grand tour des capitales de la mode, et que tout le
monde a pu prendre se reposer un peu, faisons un petit flashback consacré à la
jeune création, mettant en lumière une avant garde stylistique faisant fi des
tendances convenues par les cahiers du même nom et défendant un point de vue
plus personnel et surtout plus sensible que les grands nom d’une industrie bien
rodée dépensant presque sans compter durant la grande messe de la mode.
Christine Phung
Christine Phung aime prendre de
la hauteur pour ses défilés et c’est du 9ème étage du très moderne
institut du monde arabe que la styliste franco cambodgienne a présenté sa
collection Automne Hiver 2015. Comme toujours, délicats jeux de plissés,
parfois ceinturés, noir absolu, broderies ton sur ton rendant exceptionnelle
une jupe noire élégante de simplicité ; mais surtout ce traitement de la
couleur si particulier au travail de Christine
Phung. Soie bleu glacier, explosion pixélisée de rose, de violet et de vert
tropical Christine Phung reste fidèle à une palette de couleurs chaude qui lui
est propre et que l’on retrouve saison après saison.
Très beau travail de Tailoring,
mixant les codes masculins et féminins sur des crêpes de soie, des mousselines
mais aussi des flanelles profondes et des organza lumineux, le tout souligné de
détails en cuir blanc ou noir.
Le détail ultra désirable - les
boucles d’oreilles sans doute à l’esprit tribal graphique que l’on rêve déjà de
porter, même si nous sommes des garçons !
Toujours à l’institut du monde
arabe mais deux étages plus bas, Léa
Peckre accueille son public dans l’une des salles les plus légère et épurée
du musée pour nous présenter sa prochaine collection hiver. Noir profond, vert
mélèze ou camaïeu de violet, les looks se jouent en aplats de couleur, le tout
réveillé parfois de vert acide.
Association edgy de pièces de
Tailoring fortes d’inspiration masculine et de soie transparente découpée bord franc,
la silhouette Léa Peckre pour l’hiver prochain se veut radicale, à l’image du
style de cette jeune diplômée de la Cambre qui ne cesse de faire parler d’elle.
C’est toujours un plaisir d’assister
à l’un des défilés de la jeune griffe parisienne Dévastée et de découvrir, émerveillé, les futures silhouettes
oniriques et délicatement sombre du duo de créateur parisien. Connus depuis
plusieurs années pour leur style volontairement amusant et décalés autour de
graphismes d’inspiration faussement macabre, Ophélie Klere et François Alary signent une nouvelle collection très graphique
jouant sur les oppositions de noir, de blanc et de gris.
Motifs fantômes pas
effrayant pour un sou, imprimés ou brodés, travaillés sur des lignes
classiques, préférant la mise en avant du motif et du savoir faire à
l’excentricité de la coupe. Et c’est d’ailleurs aussi du côté du détail que
l’on apprécie le plus le travail de Dévastée.
Derrière les images faussement enfantines, le développement des matériaux
(contrairement à beaucoup de maisons) est toujours exclusif. Les robes se font
en matelassés fantômes, les mailles sont intarsia, quant à certains tops en
soie, on se rapproche même d’une vision de la couture avec des motifs rebrodés
en ton sur ton sur de l’organza. Un travail d’une grande délicatesse à l’image
des deux créateurs de la marque mixant savoir faire et second degré – un
exemple à suivre pour beaucoup de jeunes maisons.
Voyage en terre surréaliste pour
le créateur phare de ces dernières saisons, avec une cabine féminine maquillée
de double visage sur les joues, regardant ainsi de façon assez dérangeante le
public du show de cette future collection hiver. Visages perturbant ou
interrogatifs, nous demandant par la même si la vérité peut parfois être autre,
ou différentes de celle que l’on imagine, et nous invitant à regarder les
choses avec un point de vue plus distancié. Distancié comme la collection
présentée ; véritable réflexion sur le vêtement, sa construction, mais
surtout sa décontraction.
Inspirée sans doute par les créations originales de Martin Margiela, dont le remarquable travail
de détournement du vêtement revient depuis quelques mois sur les devants de la scène
grâce au retour ultra médiatisé du créateur britannique John Galliano, ou bien par une volonté brutaliste de s’éloigner de
l’univers très marin auquel Simon Porte
Jacquemus nous avait habitué jusqu’à présent, la collection intitulée «L'Enfant du
Soleil» a été présentée dans un grand appartement parisien en chantier.
Seins et pieds nus, la première silhouette est un mannequin déambulant
dans un large pantalon blanc et droit - le ton de cette saison est donné.
Associations de pièces classiques du vestiaire masculin aux découpes géométriques dont la structure est
retravaillée de larges œillets et d’empiècements, le tout dans une
palette chromatique allant du blanc au noir, souligné parfois de jaune, de vert,
d’orange. Un exercice stylistique un peu plus éloigné de ce que les amateurs du
self made designer avait l’habitude d’apprécier, faisant penser à une volonté de
grandir, de s’éloigner un peu de ses débuts et d’avancer sur de nouveaux
terrains mode. Les prochaines collections Jacquemus
nous le diront très vite.
Y Project
Devenu directeur artistique de Y/Project
depuis un an, le belge Glenn Martens,
enfant des 90’s, propose pour l’hiver prochain une silhouette mixant codes
grunges et néo bourgeois. Sous les lambris dorés de la mairie du 3ème
arrondissement, réveillés de notes électro, Glenn Martens associe les matières
nobles et techniques, les velours de soies et les molletons, les vinyles et les
draps de laines, le cuir et les mailles luxueuses, créant une allure
nonchalante composée de vêtements ample, de manteaux over size aux épaules
tombantes et de pantalons larges.
Opposant coupes architecturales et matières souples, netteté graphique
et streetwear urbain, aspect technique et pointe de nostalgie, Glenn Martens continue d'explorer pour Y/Project les limites entre jeunesse et
une certaine forme de maturité, le tout mixé d’une pointe de hip-hop futuriste
et d'élégance classique – un excellent condensé de ce que les 90’s nous ont
légué de meilleur.
Très belle surprise cette saison au défilé Aganovitch, dessiné à 4
mains par Nana Aganovich et Brooke Taylor. Une collection
réfléchie, pensée, dessinée avec complexité, jouant sur les jeux de volume, les
superpositions, les drapés ; associant pièces classiques du vestiaires
masculin et féminin le tout passé par une théâtralité tout en affectation.
Contraste de noir et de blanc, illuminé de jeux graphiques associant
carreaux, rayures tennis et esprit plus organique retravaillant les sublimes
soies de la maison Vénitienne Rubelli, un point commun lie l’ensemble des
silhouettes, une taille extrêmement fine, presqueétranglée qui met en valeur une exagération des
volumes.
Brocards découpés bords franc, tissus masculin revisités, popelines
impeccables travaillées sur des cols spectaculaires nous plongeant dans un
héritage stylistique volontairement austère modernisé à grands coups de jeux
de découpes et de volumes.